Shivay La Multiple a transformé les vibrations de cette plaque d’égout en une œuvre d’art telle une vision. Comme une ode à ce lieu, il a écrit le poème Cette apparition vient-elle du jardin de l’âme, qui est aussi le titre de l’œuvre. Elle est inspirée d’un poème de Rumi. Mohamed Jalal ad-Din Balkhi Rumi, philosophe, poète et mystique soufi persan du XIIIe siècle, a écrit des poèmes religieux axés sur l’amour et le désir du divin. Une calebasse au décor exubérant forme le vase, tandis que les fleurs reposent dans un support qui ressemble à la gousse d’une fleur de lotus. Shivay La Multiple considère la sculpture de la calebasse sous l’horloge comme un autel – non pas dans un sens chrétien, mais dans un sens syncrétique. Leur spiritualité est un mélange d’éléments provenant de différentes religions et cultures. La sculpture, qui contient du vin de St Catharinadal, fusionne le monde du monastère avec toutes sortes de croyances au-delà. Ce qui les réunit est ce que certains appellent Dieu, d’autres le Grand Tout. Comme la cloche, la calebasse est utilisée dans le monde entier comme instrument de musique et comme objet rituel, y compris dans la tradition Winti. Les deux conques placées sous la cloche symbolisent le rassemblement ; elles invoquent et diffusent la parole des ancêtres.

La cloche de l’église a une histoire mouvementée. À l’origine, elle était suspendue dans l’ancien couvent de Sint-Catharinadal à Breda. Pendant la guerre de Quatre-vingts ans, les religieuses ont dû fuir le couvent. L’horloge les a accompagnées. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elles l’ont creusée à l’envers et l’ont utilisée comme mangeoire pour empêcher les Allemands de la confisquer.