Le conservateur Nanda Janssen a découvert que les trois communautés monastiques du Triangle sacré constituent un véritable trésor. Un trésor rempli à ras bord de toutes sortes de choses, sous la forme d’une histoire alléchante, mais aussi de valeurs et de principes associés à la vie monastique. En termes de style de vie, de philosophie de vie et d’attitude, les monastères sont potentiellement une source d’inspiration pour le monde extérieur. Par exemple, selon elle, les moniales sont des féministes avant la lettre, ces communautés ont vécu de manière durable avant que le mot ne soit inventé, et emploient l’« âge de la cathédrale », celui de la longue lignée. Il y a aussi peu de gens qui, de manière aussi radicale, ne vont pas dans le sens de la masse et peuvent faire abstraction des illusions du jour. En ces temps de durcissement, il est rafraîchissant qu’ils défendent les personnes sans défense et vulnérables.
Inspiration et sens
Compte tenu de cette richesse, la biennale 2025 – contrairement aux éditions précédentes – ne part pas d’un concept unique comme thème. La commissaire Nanda Janssen adopte une approche kaléidoscopique. Trois lignes s’entrecroisent, soulignant le lien entre la religion, l’art et la vie. L’inspiration et le sens sont les maîtres mots de cette biennale. Comment pourrait-il en être autrement, puisqu’il s’agit de l’activité principale des communautés monastiques. Cette ligne de base est entrelacée avec deux autres lignes : la vie monastique et l’histoire des monastères, en la reliant à chaque fois à la société et aux défis de notre temps. De cette manière, les œuvres d’art rendent l’âme du Saint Triangle palpable.
La vie monastique
Un certain nombre d’œuvres d’art traitent de la vie monastique de manière métaphorique. La vie monastique se déroule derrière des portes closes, mais elle captive toujours l’imagination. Il y a beaucoup d’idées romantiques, de clichés et de préjugés à ce sujet. Il est grand temps de faire le point sur la réalité. La vie monastique comporte de nombreux éléments qui ne sont pas toujours disponibles dans une société axée sur l’efficacité – tels que la profondeur, le silence, la contemplation, le repos et la régularité. Des aspects que de nombreuses personnes recherchent actuellement et qui sont évoqués dans diverses œuvres d’art. La vie monastique est presque entièrement ritualisée. Les œuvres d’art à caractère rituel abordent le rôle des rituels au sein du monastère et pour les laïcs.
L’histoire des monastères
Chacun des trois monastères a une histoire intrigante (genèse) qui les relie à toutes sortes de lieux, de pays, de personnes et de mouvements. Cette histoire contraste avec l’image dominante des monastères : une enclave figée dans le temps. Les œuvres d’art font revivre l’histoire des monastères ou celle de leur « fondateur » et les relient à notre époque. Norbert de Gennep, Ignace de Loyola et Benoît étaient tous des figures idiosyncrasiques qui ont osé aller à contre-courant. La vie de chacun d’entre eux mériterait une adaptation cinématographique sur Netflix. L’artisanat fait également partie de l’histoire des monastères. Pour gagner leur vie, les monastères disposaient d’ateliers spécialisés dans la poterie, la calligraphie, la restauration de livres et de manuscrits anciens, la restauration de gobelins et la peinture d’icônes, entre autres. En hommage aux connaissances et aux compétences de tous ces artisans, un certain nombre d’œuvres d’art activent ce côté artisanal des monastères. Parmi les nouveaux lieux inclus dans l’itinéraire de cette édition figurent la poterie et les serres où l’on cultivait des orchidées à grande échelle.
Les artistes
Les 20 artistes participants sont : Marlon de Azambuja (1978, BR/FR), Armel Barraud (1979, FR), Martin Belou (1986, FR), Vincent de Boer / Jonas Wijtenburg (1988/1989, NL), Aukje Dekker (1983, NL/ES), Adélaïde Feriot (1985, FR), Emahoy Tsege Mariam Gebru (1923-2023, ET/IL), Inge van Genuchten (1988, NL), Tom Heerschop (1972, NL), Bronwen Jones (1995, UK/NL), Jenna Kaës (1987, FR), Özgür Kar (1992, TR/NL), Fiona Lutjenhuis (1991, NL), Shivay La Multiple (1993, FR/NC), Patrick Neu (1963, FR), Samuel Sarmiento (1987, VE/AW), Cosmo Sheldrake (1989, UK), Pier Sparta (1995, FR), Ceija Stojka (1933-2013, AT).
Nanda Janssen, conservateur édition 2025 :
‘Cette biennale a de l’or dans les mains’, me suis-je dit lorsque j’ai découvert la biennale de 2021. À lui seul, le nom de ‘Triangle sacré’ stimule énormément l’imagination. Ce morceau de terre à Oosterhout est chargé de sens. De plus, derrière lui se trouvent trois communautés religieuses, qui non seulement prennent soin du paysage et du patrimoine unique du Triangle sacré, parsemé de beaux bâtiments, mais qui l’animent également. Le contexte religieux offre une énorme valeur ajoutée. Les trois communautés monastiques et les valeurs qu’elles représentent offrent des points de départ inépuisables pour un événement artistique. L’art et la religion cherchent tous deux à donner un sens à notre place sous le soleil, à ce que c’est que d’être humain. Tous deux réfléchissent à la vie et lui donnent une direction et une profondeur. Mon intention est de faire le lien avec la période confuse que nous vivons actuellement et de proposer des idées là où c’est possible.
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